Bissière, La part de l’Autre à la Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva, Lisbonne jusqu’au 11 septembre 2022

 Journal 9, 1964, huile sur panneau d’aggloméré, 29 x 44,7 cm, collection privée.
Journal 9, 1964, huile sur panneau
d’aggloméré, 29 x 44,7 cm, collection privée.

 

La Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva accueille le travail d’un ami du couple,
l’artiste français Roger Bissière (1886-1964). Celui-ci les rencontre en 1932 alors
qu’ils se sont inscrits dans l’atelier de fresque qu’il vient de créer à l’Académie
Ranson à Paris. Pédagogue dévoué, il devient rapidement un ami de Vieira da
Silva et d’Arpad Szenes avec lesquels il partage une connivence artistique et
amicale mais aussi le soutien d’une même galerie, celle de Jeanne Bucher à Paris.
Au cours des décennies 50 et 60, Bissière s’impose comme l’un des peintres les
plus importants de la Seconde École de Paris. Un ensemble restreint mais
significatif de son travail, de nature intime, peut être visité à la Fondation
jusqu’au 11 septembre 2022.

Entre 1962 et 1964, au cours des deux dernières années de sa vie, l’artiste français
Roger Bissière (né en 1886) peint son « Journal en images » composé de plus de
152 petits tableaux datés du jour de leur réalisation qu’il dédie à sa femme.
Surnommée Mousse, elle a d’abord été son modèle puis le sujet de sa peinture
enfin, au milieu des années quarante, elle participe à la fabrique en cousant et
brodant ses tentures faites de tissus appliqués. Quand elle meurt brutalement le
13 octobre 1962, elle devient l’objet et la raison d’être de cette série.
Cette disparition laisse dévasté Roger Bissière qui va pourtant reprendre le chemin
de l’atelier. « Comme un pommier fait des pommes », le peintre saisit ses
pinceaux et quelques feutres, installe une planchette de bois sur ses genoux et
livre en image le quotidien qui l’entoure. Au cours de 780 journées, il peint ces
petits formats datés au jour le jour. Il ne décrit pas le monde, il cherche à recréer
la fraîcheur des bois, l’incandescence du feu, la légèreté d’une journée de
printemps, la chaleur de l’été à midi dans le Lot ou l’obscurité de la nuit.
Plongé dans cette nature et ce pays qu’il adore, c’est une vie simple qu’il peint,
une projection de lui-même en quête d’une communion spirituelle avec celui qui
regarde. Il peint « pour être moins seul en ce monde misérable » et tendre la
main par-delà l’espace et le temps aux autres hommes.
L’exposition présente une sélection d’oeuvres pour une bonne part inédites de 47
de ces tableaux.

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