1945-1947, le retour à la peinture, exposition chez René Drouin
Au printemps 1945, Bissière se remet à peindre assidûment et écrit à son fils :« Je prépare aussi des paysages presque tous en orange et bleu, que je voudrais exécuter sur des toiles assez grandes.[…] Tout cela est assez différent de ce que tu connais, j’ai spéculé sur la couleur, et tâché de rendre mon impression avec quelques taches colorées les plus intenses possible. Dans chaque toile, il n’y a guère plus de 2 ou 3 couleurs dont une dominant toutes les autres, mais ces couleurs contrastent le plus possible.»Hommage àThéocrite, 1946 – Huile sur panneau, 100 x 115 cm Musée d’Unterlinden, Colmar – Cat. raisonné n° 1389
Grande Composition, 1947 – Peinture à l’œuf sur papier marouflé sur toile, 162 x 81 cm Coll. part. – Cat. raisonné n° 1427
En juillet et août, Bissière se rend à Paris et renoue avec son cercle d’amis : Jacques Lassaigne, Georges Braque, Jean Le Moal et Alfred Manessier. Ce dernier organise un dîner pour lui présenter le galeriste René Drouin.
En décembre, Bissière commence des tapisseries composées de vêtements usagés et de morceaux de tissus récupérés qui lui servent à composer des figures cernées par des motifs décoratifs.
Le Chevrier, 1945 – Tapisserie d’étoffes brodées, 220 x 130 cm Coll. Part. – Cat. raisonné n° 1302
Le Soleil, 1945 – Tapisserie d’étoffes brodées, 170 x 245 cm MNAM Centre Georges Pompidou en dépôt au musée des Sables-d’Olonne Cat. raisonné n° 1301
Vénus Blanche, 1946 – Huile sur toile, 110 x 76 cm Fondation Gandur pour l’Art, Genève – Cat. raisonné n° 1373
René Drouin est enthousiasmé par les œuvres qu’il découvre et décide d’une exposition en décembre 1947 avec trente peintures et sept tapisseries. Bissière intitule le texte qu’il écrit pour son catalogue T’en fais pas la Marie. T’es jolie… et justifie l’emploi des matériaux les plus divers :
« Le tableau qu’il soit à l’huile, à l’eau, qu’il soit fait d’étoffes, de ciment, de plâtre ou de la boue des chemins, n’a qu’une signification : la qualité de celui qui l’a créé, la poésie qu’il porte en lui. »
Si l’exposition est un échec financier, l’estime de ses anciens élèves de l’Académie ou d’autres peintres de la galerie René Drouin comme Jean Dubuffet s’affirme.
Tête, 1948 – Assemblage de bois et rehauts de peinture blanche, 42 x 34 x 23 cm Musée Cantini, Marseille Cat. raisonné n° 1429